Le premier vol du Airbus A400M.
Le site en source?
Airbus a annoncé un premier vol de son avion de transport militaire A400M dans la semaine du 7 au 13 décembre en Espagne, marquant une étape importante pour ce programme qui déjà a accumulé au moins trois ans de retard.
"Les essais au sol du premier A400M progressent de manière satisfaisante, ce qui nous permet dorénavant d?anticiper un premier vol dans la semaine 50" - soit du 7 au 13 décembre - "si le temps le permet", indique le directeur d'Airbus Military, Domingo Ureña, dans une lettre à la presse datée de vendredi.
La date précise ne sera connue que deux ou trois jours avant le vol, "sachant qu?une circonstance imprévue est toujours susceptible, au dernier moment, de retarder le décollage de quelques heures, voire de plusieurs jours", ajoute M. Ureña.
Après avoir été miné par les retards, l'A400M est rentré au cours du mois de novembre dans la dernière ligne droite avant le vol, avec le début des essais au sol à Séville, dans le sud de l'Espagne. Il a déjà fait tourner ses quatre moteurs et effectué des essais de roulage.
L'appareil, qui aurait dû voler à l'été 2008, mais a été confronté à des problèmes de développement, notamment liés à sa motorisation, volerait ainsi avec près d'un an et demi de retard.
Airbus et sa maison mère EADS ont déjà reconnu avoir sous-estimé la complexité de l'appareil, radicalement nouveau et aux spécifications techniques particulièrement exigeantes. Il est notamment doté du turbopropulseur le plus puissant du monde occidental (seul un avion russe le surclasse), dont le développement - confié à un consortium européen - s'est avéré difficile.
Les livraisons aux armées sont quant à elle retardées d'au moins trois ans et n'interviendront pas avant fin 2012 au plus tôt, au grand dam des pays clients qui se débattent pour certains avec des appareils de transport vieillissants. La France a ainsi dû prolonger la vie de ses antiques Transall.
Airbus avait lancé l'A400M en signant un contrat de 20 milliards d'euros en mai 2003 avec sept pays européens (Allemagne, Espagne, France, Royaume-Uni, Turquie, Belgique et Luxembourg) pour 180 appareils. En 2005, deux clients export avaient suivi: l'Afrique du Sud pour huit avions et la Malaisie pour quatre.
Mais le programme a depuis tourné au cauchemar pour sa maison mère EADS, qui a déjà dû prendre pour 2,4 milliards d'euros de provisions face aux conséquences des retards et n'exclut pas de devoir en annoncer d'autres.
En juillet 2009, les pays clients avaient donné une nouvelle chance à l'A400M en décidant de rouvrir des négociations avec EADS pour trouver un nouvel accord acceptable par tous.
Le nouveau ministre allemand de la Défense, Karl-Theodor zu Guttenberg, s'est toutefois montré ferme la semaine dernière à Paris, en demandant que le contrat "soit respecté" et en demandant un "geste" financier de la part d'EADS.
Le groupe européen a aussi dû faire face début novembre à une autre difficulté, avec la défection de l'Afrique du Sud, qui a annoncé qu'elle annulait sa commande de huit avions en raison d'une "escalade des coûts".
Compte tenu de toutes ces difficultés, l'annonce d'un prochain premier vol apparaît comme une bonne nouvelle pour Airbus et EADS. Ce sera une "étape très importante dans la vie de l?A400M", souligne M. Ureña.




0 commentaires